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Collections Océaniennes
> Musée Antoine Vivenel (Compiègne)

 

Dès sa fondation en 1839 par Antoine Vivenel (Compiègne, 1799 - Paris, 1862), les collections du musée de Compiègne comptaient déjà quelques objets océaniens, dont un "carquois en peau de chien de mer garni de flèches" provenant de Nouvelle-Zélande, pièces exotiques livrées à la curiosité du public compiègnois.
Ce modeste ensemble, rassemblé dans les années 1840, fut notablement augmenté en 1871 par le don d'Hippolyte Sebert, alors capitaine d'artillerie de marine, directeur de l'artillerie de Nouméa de 1866 à 1870.
Il compte aujourd'hui près de quarante pièces dont la majorité provient de Nouvelle-Calédonie mais également des Iles Salomon, de Nouvelle-Zélande et de Polynésie (Iles Australes, Marquises).
De cette collection quelque peu hétérogène se distingue l'ensemble néo-calédonnien recueilli par Sebert qui, devenu général et expert en balistique, entrera à l'Académie des Sciences. Voici le texte de la lettre accompagnant ce don en juillet 1871 :

- Lettre du frère d'Hippolyte Sebert à un des membres de la Commission des conservateurs du musée Vivenel (?), datée du 25 juillet 1871 à Paris.

"La proposition que je vous ai faite il y a quelque temps au nom de mon frère, d'offrir au musée Vivenel quelques spécimens d'armes et d'autres objets de Nouvelle-Calédonie, ayant été agréée par la Commission, j'ai l'honneur de vous informer que j'ai fait déposer ces objets à la mairie aujourd'hui même. Vous trouverez d'autre part une indication sommaire des dits objets, l'un d'eux assez rare et surtout difficile à se procurer est un masque de grand chef; malheureusement la longueur du voyage l'a détérioré et il est incomplet; j'ose espérer cependant que vous voudrez bien l'accepter tel qu'il est, sa mise en état avec des plumes n'étant pas impossible.

Veuillez ... signé A. Sebert, 14 rue de la Chaise"

Liste :

Arc, sagaies, flèches (armes de guerre)
Kagou (arme de guerre)
Casse-tête
Hapas (vêtement de femme s'enroulant autour de la taille)
Casque de grand chef
Bénitier
Huître perlière
Couteau canaque
Sac de guerrier avec pierres aiguisées pour fronde
Coquillages divers
Graines

- Et Le Progrès de l'Oise, numéro du 12 août 1871 :

"M. Sebert, capitaine d'artillerie de marine, fils aîné de M. Sebert agent-voyer d'arrondissement, vient de faire don au musée de Compiègne d'un grand nombre de spécimens d'armes et d'autres objets curieux de la Nouvelle-Calédonie, où le capitaine Sebert a fait un long séjour."

Il suffit de comparer le texte du catalogue du musée publié en 1871 et cette lettre pour constater l'exacte correspondance de descriptions. Se distingue le beau casque de grand chef (T.806). Il paraît s'agir d'un masque de deuilleur dont le style-relief du visage peu accentué s'apparente à celui de la côte ouest et centre-sud, région qu'à fréquenté Sebert. Même le terme de la lettre qui parle d'un masque de guerre n'y contredit pas puisque de tels masques pouvaient être emportés sur le champ de bataille dans ces régions du sud de l'île.

Il n'est pas impossible que Sebert ait visité d'autres îles au cours du voyage aller ou retour. D'autres objets firent bien partie des dons du fondateur Antoine Vivenel tel ce carquois en peau de chien de mer et ses flèches (Nouvelle-Zélande selon le catalogue de 1871, L.3633), ou encore d'autres pièces qui n'apparaissent pas dans la liste Sebert. Il reste toutefois difficle de faire la part des choses.

De fait, l'objet le plus intéressant demeure sans histoire et on ignore encore comment il est entré dans les collections compiègnoises, accompagné de la seule mention : don Raparlier, entre 1877 et 1923-1925. Ce tambour, pahu vanana, apparaît comme une œuvre particulièrement rare dont aucun équivalent comparable ne semble être conservé nulle part. De récentes études le considèrent comme provenant des Iles Marquises et il présente la particularité unique d'être constitué d'un fût de bois de plus d'un mètre de haut, "habillé" de fibres tressées qui forment de nombreux motifs symboliques, damiers, zigzags, et retiennent des bandes de tapas couvrant partiellement la partie inférieure. Ce décor est particulièrement élaboré car ces motifs évoqueraient des visages humains et des danseurs au bras levés. Il pourrait être antérieur à l'arrivée des Européens dans ces îles et donc du début du XIXe siècle, voire de la fin du XVIIIe siècle.

Eric Blanchegorge, conservateur en chef. Musée Vivenel - Compiègne
 

 

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