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Origine des collections extra-européennes
> Musée des Beaux-Arts (Angoulême)

 

L’essentiel de cette collection est légué en 1934 par le Dr Jules Lhomme (1857-1934), médecin et notable de La Rochefoucauld, qui rassemble très tôt, dans le dernier quart du XIXe siècle, d’importants objets d’art et d’ethnographie provenant de toutes les parties du monde : Afrique (Maghreb, Afrique Noire, Madagascar) ; Asie (Inde, Indonésie, Indochine, Chine et Japon) ; Océanie (Mélanésie, Polynésie) ; Amérique (Pérou, Mexique, Brésil, Canada, Alaska).

Le Dr Lhomme constitue cette collection unique de plus de 3 000 pièces sans jamais voyager : cette passion lui est transmise par son oncle Jean Fermond (1816-1911), pionnier de la préhistoire charentaise. Celui-ci réunit une très importante collection, surtout archéologique, à partir des trouvailles qu’il fait dans la région, et de quelques pièces d’ethnographie océanienne, surtout néo-calédonienne, qu’il introduit dans son musée privé à titre comparatif. A la mort de son oncle, le Dr Lhomme récupére une partie des collections, qu’il intégre plus tard dans son legs et qui est aujourd’hui conservée au musée d’Angoulême.

Le Dr Lhomme ne laisse, hélas, aucun document sur les sources précises de sa collection, mais la tradition veut qu’il se rende souvent à Bordeaux pour affaires : une bonne part de sa collection doit transiter, soit directement, soit en seconde main, par la grande cité portuaire, « chinée » sur ses quais ou dans les stands de ses premières foires coloniales. En outre, une enquête récente a permis d’établir qu’il a dans son entourage une ou deux personnes ayant eu un contact direct avec l’Afrique, ce que confirme la cohérence géographique et ethnographique de certains sous-ensembles de la collection, surtout ivoiriens et congolais...

Déjà, non loin d’Angoulême, des collectionneurs charentais ou poitevins, militaires, administrateurs, médecins ou commerciaux ayant participé à la conquête et à l’administration des nouvelles colonies, offrent des objets ou des collections aux musées des villes dont ils sont originaires, à Rochefort, La Rochelle, Poitiers, Niort ou Périgueux. Par la proximité des ports de Bordeaux ou de La Rochelle, une tradition d’exotisme s’instaure très tôt dans cette région, dont René Caillié, Eugène Fromentin, Victor Largeau et Pierre Loti sont localement les principaux instigateurs.

La collection du Dr Lhomme compte 3 243 pièces précisément : sur ce nombre, l’Afrique Noire représente 65%, soit les deux-tiers, l’Océanie 12%, l’Afrique du Nord et Madagascar 10%, l’Asie 6,4%, les Amériques 5,5%. Sur les deux milliers de pièces africaines, il y a plus de cinq cents armes blanches et beaucoup de petits objets, dont une belle collection de 400 poids à peser l’or de Côte-d’Ivoire et du Ghana. Mais ce qui retient l’attention, c’est un ensemble précieux de sculptures anciennes qui n’ont parfois leur équivalent dans aucun autre musée, et qu’on serait bien en peine aujourd’hui de trouver sur place : masques, statues, instruments de musique, objets de parure et de pouvoir provenant principalement d’Afrique de l’Ouest (Sénégal, Mali, Guinée, Côte d’Ivoire, Bénin-Dahomey) et d’Afrique Centrale (Cameroun, Gabon, Congo, Zaïre). Ces objets sont collectés à une période charnière qui marque non la fin mais un terme référentiel dans les grandes traditions sociales, religieuses et plastiques de l’Afrique noire précoloniale.

Le Dr Lhomme est un des tout premiers collectionneurs d’art nègre, bien avant que la mode ne soit lancée au début du siècle par les peintres fauves et cubistes. Sans voyager, il est un vrai connaisseur, et sa collection est le fruit d’une curiosité toujours en éveil et d’un goût très sûr.

La présentation qu’il donne à ses objets, dans sa maison de La Rochefoucauld, et dont nous avons gardé d’intéressantes photographies, est bien typique de l’époque avec ses accumulations verticales et ses grandes panoplies. Mais elle témoigne aussi, par ses classements et ses étiquetages soigneux, d’une véritable préoccupation ethnographique et muséographique, bien que l’ensemble de la documentation et la bibliothèque qu’il rassemble soit perdu, ayant été dispersé après sa mort.

Quand à la fin de l’année 1934, le sculpteur Emile Peyronnet accueille les collections au musée d’Angoulême, dont il fut durant de longues années le conservateur, il les dispose, à quelques variantes près, en respectant l’ordre initial du donateur. Cette présentation est inaugurée le 17 janvier 1935 ; les élus de la ville d’Angoulême et le public réalisent rapidement la valeur exceptionnelle de ce don et la chance pour ce musée d’hériter une telle collection, qui demeure aujourd’hui un de ses principaux attraits.

Au cours des années qui suivent, la présentation et le classement des collections du Dr Lhomme subissent d’importantes modifications, surtout en 1960 quand le conservateur de l’époque, Robert Guichard, procéde à une nouvelle sélection et réalise, avec l’aide de Jacqueline Delange, du Musée de l’Homme, le premier catalogue imprimé des chefs-d’œuvre africains et océaniens du Dr Lhomme.

Par ailleurs, d’autres dons de collectionneurs locaux viennent enrichir celui du Dr Lhomme : citons, parmi les plus importants :

- 1958 : don de M. Gérard Arrondeau, ingénieur des Mines, originaire d’Angoulême : 384 objets d’art, d’artisanat et d’archéologie rapportés par le donateur du Sénégal, de la Mauritanie, du Mali et du Niger, et offerts avec de précieuses indications touchant leur provenance et leur utilisation

- 1979 : don de Mme Marie-Madeleine Lebourg, de Bassac, épouse d’un ingénieur qui participe, au début du siècle, à la construction du chemin de fer Congo-Océan : 68 objets provenant du Gabon, du Congo et du Zaïre

- 1995: don de M. et Mme Charles Poitevin de Fontguyon de 258 objets du Maghreb

- 1997 : don Holas (don de la République de Côte d’Ivoire en mémoire de Bohumil Holas)

- 1997, 1998, 1999, 2000, 2001, 2002, 2007 : dons exceptionnels de M. et Mme Deluen en mémoire de leur fils Hervé, continuent de maintenir le musée d’Angoulême parmi les premiers musées français dans ce domaine.

Encouragée depuis 1982 par les Fonds Régionaux d’Acquisitions pour les Musées (F.R.A.M.), la politique d’achat du musée permet chaque année de compléter certaines lacunes, principalement en direction de l’Afrique australe et orientale, généralement mal représentée dans les musées français, et de s’intéresser aussi à des sujets longtemps négligés, comme les textiles, la poterie, les perlages, le mobilier, ou même les expressions contemporaines de l’art africain. De 1982 à 2008, en plus de ses acquisitions ordinaires, le Musée d’Angoulême a pu ainsi, grâce aux F.R.A.M., faire entrer plus de deux cents objets d’art africain et océanien dans ses collections.  

 

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